Nous animons cet atelier à quatre. Céline et moi, pour le Théâtre Croquemitaine, et Aurore et Franceline, qui travaillent à la Marelle. Pour cette nouvelle saison, nous avons décidé de renforcer notre partenariat et de développer de façon plus précise l’animation collective. Comment profiter au mieux des talents que la formation de chacune nous apporte ?
Le but de cette collaboration était également de permettre à Aurore et Franceline d’acquérir les techniques leur permettant d’animer un atelier de façon autonome.

Nous préparons donc nos ateliers toutes les quatre maintenant ! La confiance n’est pas seulement nécessaire entre les participants, elle l’est tout autant entre les personnes qui facilitent la création. Prendre le temps de se rencontrer, de connaître un peu plus que nos prénoms, développer l’écoute entre nous. Que ce moment nous soit aussi profitable pour nous améliorer, apprendre, grandir ensemble. Se mettre dans la même démarche que celle que nous souhaitons propager, donner de nous, nous libérer de nos carcans. Comment pourrions-nous partager notre passion si nous ne pouvons pas nous aussi prendre du plaisir, et des sensations fortes ?!
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Pour cette création, nous souhaitons creuser les particularités de nos comédien.nes. Le travail créé l’année précédente pose des bases intéressantes, et donne au groupe des repères spatio-temporels, un registre de jeu et de comportements possibles.
Nous avons donc formé des petits groupes, avec lesquels nous travaillons de façon plus resserrée sur une scène très précise. Nous nous focalisons sur la recherche des émotions, une recherche particulièrement compliquée avec ce groupe. Nous ne nous aventurerons pas à donner une explication, mais le fait est que les codes usités le plus couramment ne correspondent pas forcément aux schémas que nous voyons s’exprimer ici. Ici, l’inquiétude peut prendre un tout autre visage, et nous voilà alors face à un dilemme de taille : nous créons pour communiquer, exprimer, parler avec ou sans mots. Faut-il leur demander de s’adapter à nos habitudes pour être compris, ou au contraire rester dans leurs façons uniques d’exprimer, quitte à laisser un public dans l’incompréhension totale ?

Il doit exister des nuances, car nous n’accepterons certes pas de les formater pour qu’ils nous ressemblent. Que vive la richesse ! Nous restons sans cesse bouche-bée de leurs incroyables particularités, il nous semblerait absurde d’exiger d’eux qu’ils s’adaptent à notre langage comme s’il était supérieur à celui que chacun utilise.
Nous avancerons donc à tâtons, toujours émerveillées par cette rencontre.