En France, depuis que la ministre El Khomri a fait connaître son projet, les manifestations, grèves et blocages se succèdent, tandis que le gouvernement montre son profond mépris des jeunes et des travailleurs, et tente un passage en force.

En Belgique, au printemps, une fuite a dévoilé un projet de loi du cabinet de Kris Peeters, Ministre fédéral de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs.

Au cœur de la loi Peeters il y a l’annualisation généralisée du temps de travail et l’imposition de 100 heures supplémentaires non-récupérables et sans négociations préalables. Ces mesures feraient bondir la semaine travaillée de 38 heures aujourd’hui, à 45 heures demain. Autour de cette matrice on trouve une succession de régressions sociales, dont une version belge du « zero-hour contract » britannique avec l’instauration de contrats à temps partiel sans indications d’horaires de travail, pour des salarié.e.s « à la demande » ; un contrat intérimaire à durée indéterminé, pour une précarité à vie.
Extrait d’un article de Theo Roumier sur le blog Mediapart

Ils veulent nous faire croire que l’annualisation du temps de travail va conduire à créer de l’emploi. Soyons sérieux… Pourquoi un chef d’entreprise embaucherait-il s’il peut simplement demander à ses équipes de faire des heures supplémentaires sans les payer plus ?

De l’idée zombie et de la manipulation des opinions

Une idée zombie est une idée démentie par l’observation des faits, reconnue comme fausse par ceux qui la défendaient à l’origine, et qui continue malgré tout à guider les choix de politique économique.

Nombreux sont les économistes, y compris des “prix Nobel” et des chercheurs employés par le Fonds Monétaire International, qui reconnaissent que l’austérité a des effets destructeurs, et qu’elle alimente un cercle vicieux de destruction du tissu économique.

Pourtant, les gouvernements réduisent les dépenses publiques, plutôt que de rétablir un niveau de recettes décent, en mettant fin à l’évasion fiscale, en rétablissant des taux d’imposition cohérents pour les plus riches et les grandes entreprises.

Un marché du travail moins régulé n’induit pas un niveau moins élevé du chômage

En ce qui concerne le travail et le chômage, on entend à longueur de journée que les entreprises créeraient des emplois si les cotisations patronales diminuaient, et si les travailleurs étaient plus flexibles. Depuis 2013, l’OCDE, qui est loin d’être une organisation marxiste, nuance son discours, et prône une protection accrue des travailleurs, et un niveau de confiance élevé entre partenaires sociaux.

S’informer et se mobiliser contre la loi Peeters :

Du côté des syndicats :