Dès la première salle, nous entrons dans l’univers du bouffon et de tous ses accessoires tels la marotte, la vessie de porc gonflée, la saucisse ou encore les grelots et la queue de renard. Puis on nous propose le portrait sonore de trois bouffons médiévaux qui ont réellement existé. On découvre aussi la présence des bouffons dans la littérature ou le théâtre médiéval, la sotie au Moyen-âge ou le personnage de Triboulet créé par Victor Hugo, mais aussi son rôle dans les journaux satiriques tel Charivari en France, ses liens avec la fête des fous ou la représentation de la nef des fous. On se rend également compte que les personnages de la Commedia del arte tel Arlequin ou Colombine, Polichinelle ou Guignol, les marionnettes siciliennes qui ont donné les personnages de Tchantchès et Nanesse à Liège sont de lointains héritiers des bouffons médiévaux.

Suite à cette découverte enrichissante, le groupe s’est retrouvé autour d’une Binchoise blonde et même au miel pour la plus téméraire du groupe pour discuter de la suite à donner à notre projet. Nous nous retrouverons en juillet pour perfectionner nos costumes et nos personnages. L’idée est aussi de travailler autour de la cohésion du groupe et d’une performance de déambulation dans un espace occupé par un public.

Et en novembre , nous en tremblons déjà, Princesse Dolorèze sera de retour, pour animer un nouveau stage d’initiation et un stage de perfectionnement pour les plus aguerris. Qu’on se le dise !

La marotte

La Marotte
Dérivé d’un surnom de Marie, ce bâton sculpté est devenu l’emblème des Bouffons de cour, puis du Carnaval. Brandi à tout-va par le Fol (autre nom du Bouffon) , ce sceptre parodique rit au nez de tous. La Marotte renvoie aussi au Roi son portrait déformé

La Vessie de Porc
Les vessies de porc s’abattent sur les têtes. La foule redoute et attend l’impact en baissant l’échine. La membrane remplie d’air symbolise l’absence de substance des Fous. Elles incarnent aussi la vanité, ce souffle léger qui fait que l’homme est éphémère, prêt à claquer à n’importe quel moment.

La Saucisse
Durant les périodes carnavalesques, les bouchers mettaient le cochon et ses dérivés à l’honneur avant la période de jeûne. Mais la saucisse ne renvoie pas seulement aux cuisines médiévales ; sa forme phallique incarne les pulsions charnelles de l’homme ou de la femme qui ne sait se maîtriser. À l’opposé de l’homme de raison, le Fou est un être de passions et de lubricité.

Le Grelot
Dans la coque de cuivre, ou de bronze, tourneboule une bille métallique, telle la pierre de la Folie dans la tête vide de l’idiot. Mais ce bruit qui titille notre esprit, ne nous met-il pas aussi en garde ? N’est-ce pas là la voix de la Raison que l’on entend, comme un murmure, derrière la cacophonie ? Derrière son apparente Folie peut se cacher une once de vérité. Alors, si vous rencontrez un Fou à grelots, faites comme le Roi, tendez l’oreille…

La Queue de renard
Dès le 15e siècle, la queue de renard est associée aux images de la Folie. Touffue, brune ou rousse, elle est accrochée au bonnet ou au sceptre du Bouffon. Plus rarement, le manteau entier d’un Fou en est recouvert et rappelle la bestialité propre à ceux qui vivent en marge de la société.

Ce que les Bouffons du Croquemitaine en ont pensé :

Éloge de la folie à travers les âges.
C’est ainsi que je qualifierais l’expo que nous avons visitée avec notre bande de bouffons en herbe.
Plus le pouvoir est autocratique et cruel, plus les conditions sociales sont difficiles, plus les bouffons sont indispensables pour supporter la vie en société.
Les rois obsédés par le pouvoir le savaient bien : le fou du roi les aidait à asseoir leur pouvoir, tout en permettant au peuple de se moquer d’eux à travers les agissements du fou.
La période sombre de la révolution industrielle a vu naître nombre de caricaturistes, de journaux
Satiriques, et de héros bouffons.
Et aujourd’hui ? Nous vivons une époque pas très rassurante, le futur a des contours flous et sombres.
Nous avons besoin de la folie douce des bouffonnes et des bouffons, miroir d’une société de tous les excès
et espoir de lendemains qui chantent.
Poulette Militaire,

Un bien beau musée qui est bien entretenu.
Il y a beaucoup à lire sur les bouffons. Plein de précisions sur les accessoires, l’habillement et l’histoire du personnage. Vraiment de quoi m’inspirer pour faire évoluer de mon propre bouffon.
J’ai aimé les photos et les costumes étaient magnifiques.
Et puis bien sûr, nous avons passé un bon moment. C’était chouette de se retrouver.
Hypopo Charmant

Lien vers le site du Musée International du Carnaval et du Masque : ici.