Un droit de grève martyrisé par des mesures restrictives et intimidantes, permettant aux patrons de faire pression, de lister les bons et les mauvais travailleurs et cela en toute légitimité grâce à l’imposition du service minimum en cas de grève.
Mais il y a aussi la justice qui s’acharne. Depuis 5 ans, la FGTB, ses militant.e.s, ses modes d’action font l’objet de procès. Le président de la FGTB d’Anvers est poursuivi parce qu’une action syndicale avait empêché l’accès au port d’Anvers en 2016. Ce 23 novembre 2020, le tribunal correctionnel de Liège a condamné 17 syndicalistes pour avoir rejoint un barrage routier. On a essayé de faire porter, à ces derniers, la responsabilité d’un décès survenu dans un hôpital de la région liégeoise (sous prétexte qu’une ambulance aurait été ralentie par l’action de grève). Verdict de la Chambre du Conseil a débouché sur un non-lieu. On les a accusés de dégradations de la voie publique mais là encore, ils ont été disculpés. C’est finalement leur seule présence sur les lieux - bien après le début du barrage routier ! - qui les a fait condamner à des peines de prison (15 jours à un mois, avec sursis). Et pour ce faire, la justice a dû adapter sur mesure la notion « d’entrave méchante à la circulation ».

Les syndicalistes qui luttent pour la justice sociale et la solidarité sont-ils des criminels ? Apparemment, c’est ce qu’on voudrait nous faire croire. Mais derrière ces condamnations se cachent la volonté de décrédibiliser la lutte syndicale, de nuire à sa réputation, de dissuader les travailleurs d’être solidaire des actions de grève. L’enjeu est aussi de restreindre et de diaboliser les moyens de lutte, notamment dans l’espace public. Et pas que pour les syndicats mais aussi pour tous les mouvements sociaux, pour toute personne qui participe à une mobilisation dans l’espace public…

À Tournai, une centaine de syndicalistes s’est rassemblée devant le palais de justice ce 10 décembre. Cette date fait écho à la journée internationale des droits humains et à l’appel de la décision introduite par la FGTB.

À la demande de la FGTB, le Théâtre Croquemitaine est intervenu avec ironie au début du rassemblement. Un des comédiens a parodié un homme politique bien connu de par ses méfaits : abus de bien sociaux, fraude à l’assurance, suspicion de trafic d’influence. Oui, vous l’avez reconnu, c’est Stéphane Moreau, heu… Corbeau ! Les autres comédiens ont eux joué des journalistes évidemment de lèche avec le pouvoir. De par cette action théâtrale, nous avons voulu montrer une justice qui condamne durement et rapidement des groupes défendant nos "acquis" sociaux pendant que des politiciens voyous détournent sans scrupule l’argent de nos impôts.

Les images de notre action ci-dessous !! Bon visionnage !