Depuis quelques mois, le climat social semble lui aussi déréglé. La tempête des Gilets jaunes qui souffle depuis le 17 novembre, apparaît comme le signe avant coureur d’un ébranlement plus généralisé.
« La lutte pour atteindre la fin du mois et celle pour éviter la fin du monde sont-elles compatibles ? »
« Indispensablement complémentaires » répondent les Gilets jaunes.
À l’intérieur même des citadelles occidentales des fissures apparaissent. La jeunesse commence, encore gentiment, à se révolter. « À quoi bon apprendre un métier pour vivre, si l’on détruit la possibilité même de la vie ? ». Et il est bien difficile à leurs professeurs ou leurs parents de nier cette évidence.
Les femmes sont nombreuses à avoir endossé le Gilet jaune. Elles sont souvent le marqueur de la détermination et de la radicalité d’un mouvement social. L’audience du 8 mars comme journée de lutte dépasse les cercles féministes et touche à présent internationalement de grandes masses de femmes.
Les tourmentes déferlent partout sur la planète. En Algérie, la révolution reprend son cours, au Soudan le peuple est dans la rue. Grèves et soulèvements se multiplient.
Sur le continent Sud-américain, l’heure est provisoirement à la dépression. Au Brésil, les rapaces se repaissent de leurs proies, au Venezuela, ils se préparent à la curée.
Nous rentrons dans une période durant laquelle les ouragans sociaux feront apparaître ces premiers ébrouements comme de gentils zéphyrs.
Au lieu d’entendre ces coups de tonnerre prémonitoires, d’opérer un virage politique radical, social et écologique, sortir ainsi de l’impasse néolibérale, gouvernements, médias et politiques du vieux monde, tentent par tous les moyens de sauver ce système largement gangrené. Le niveau de la répression en France sort ce pays de ceux où la notion d’état de droit a encore un sens. Mensonges, propagande et distractions débiles y sont désormais la norme du paysage médiatique. Le mépris et l’arrogance que cela révèle dévoilent aussi la résolution des gouvernants à s’accrocher au pouvoir, quel qu’en soit le prix.
« Socialisme ou barbarie », le cri lancé par Rosa Luxemburg après les premiers mois de la guerre 14-18, reste entièrement pertinent. Ou ceux d’en bas s’unissent pour enfin accéder à l’humanité ou ce sera la décadence de toute civilisation, la désolation, un grand cimetière….