Nous avons ainsi pu commenter à partir de choses concrètes les bonnes choses, et celles qui pouvaient être améliorées. La tenue du corps, le niveau de voix, à savoir toutes les conditions dépendantes de l’acteur favorisant l’attention du public. Chacune a ainsi pu faire son autocritique, et comparer les sensations en jeu avec les informations données à voir aux spectateurs.

J’essaie de plus en plus de mettre en confiance les comédiennes sur leurs capacités à juger elles-mêmes de la viabilité de certaines propositions. En improvisation, j’inclue au maximum celles qui ne sont pas en train de jouer dans une démarche critique, au sens constructif du terme, afin de développer l’oeil extérieur. En posant des questions, en donnant quelques outils, j’essaie de leur montrer qu’elles sont tout à fait capables de sentir, et donc de mettre en scène leur idées.

Nous avons ainsi travaillé sur la voix. Le rythme, le ton, la hauteur, et les façons de parler : dents serrées, mâchoire en avant, langue sortie sur le côté, sont autant de nuances qui permettent de créer une infinité de personnages. Et d’en tirer certaines bases : quelle impression nous laisse telle façon de parler ? Comment parle quelqu’un qui a honte ? Quelqu’un de stressé ?
Nous nous sommes également attardé sur la puissance vocale. Les comédiennes se plaignaient d’avoir été peu entendues durant leur représentation. Le local dans lequel nous répétons est minuscule, il est donc normal qu’en se retrouvant dans une grande salle pleine à craquer, elles se sentent un peu décontenancées !

Nous avons donc essayé quelques exercices basés sur des techniques de chant. Sentir sa respiration, avoir conscience des résonnateurs naturels que sont les os du crâne, de la respiration ventral, des muscles du diaphragme... Après quelques essais, je leur ai proposé de sortir pour faire l’expérience dans un environnement ouvert et bruyant. Il est possible de parler très fort en portant sa voix, sans s’abîmer les cordes vocales.

Quand nous sommes revenus à l’intérieur, nous avons pris le temps de revenir sur chaque personnage, pour aiguiser les interprétations. Une bonne base de personnage libère la comédienne en lui donnant des lignes de forces claires, qui servent durant tout le processus de création, et sur scène pour le jeu en lui-même.

En tout cas, les filles avaient l’air drôlement contentes de leur prestation ! Tous les retours ont été favorables, beaucoup de rires dans la salle, et des applaudissements à tout rompre...
Bravos !