Moqueries, insultes, bousculades, petites tapes… Ces modes de communications violentes font partie du quotidien des jeunes.
Une fois l’un, une fois l’autre, une fois victime, une fois bourreaux, les rôles changent suivant l’humeur et le contexte. Ce rapport à l’autre, c’est la norme. “C’est pour rire disent-ils presqu’en chœur !”.
Mais parfois, les rôles ne s’échangent pas et l’un/l’une d’entre eux/ d’entre elles devient la cible. Insultes à répétition, humiliations, rejet sans véritable raison, passage à tabac… Parfois postés sur les réseaux sociaux, ces situations virent au harcèlement, les dégâts psychiques sont souvent importants et les conséquences parfois désastreuses.


Depuis fin avril, une dizaine d’élèves se rassemble, en dehors de leurs heures scolaires, pour réfléchir aux causes du harcèlement, chercher des solutions et des moyens d’action.

Du 23 au 28 avril, les temps de pauses du midi ont été consacrés à se renseigner, à débattre et à imaginer ce qui pourrait être mis en scène.
Ensuite, jusqu’au 30 mai, six mercredis après-midi sont dédiés à la création d’un court spectacle.

Pour beaucoup de jeunes, c’est la première fois qu’ils osent faire du théâtre.
Difficile pour certains de ne pas se laisser détourner par le soleil du printemps… Et ses promesses romantiques. Le groupe n’est que rarement au complet.
Mais nous pouvons compter sur un petit noyau très motivé. Ils inventent des scènes sur lesquelles viennent se greffer les autres.


Le projet est ambitieux compte tenu du peu de séances. Le travail est intensif et petit à petit, le spectacle prend forme.

Une partie du spectacle remet en question le fameux “C’est pour rire !”. Les jeunes souhaitent réveiller l’empathie qui semble très profondément endormie (voir dans le coma) chez certains de leurs “camarades” de classe.


Une autre scène questionne l’exemple donné par les adultes et le monde des médias.
Du rôle de la police aux agissements des politiciens en passant par les adultes qui les encadrent au quotidien, la société est passée au peigne fin.
“Les adultes interdisent, nous disent fais ceci, ne fais jamais ça et eux que font-ils ?”
“Des cours, des spots publicitaires, des campagnes sur l’équilibre alimentaire et des distributeurs où l’on ne trouve que de la mal bouffe… Pourquoi ?”
“Des politiciens qui détournent de l’argent, des policiers qui sèment la terreur… Comment fait-on pour bien grandir et construire un avenir à la hauteur de notre idéal ?”

Ce 31 mai et 1er juin, ils présenteront leur création devant une dizaine de classes de leur école.
Durant le spectacle, un débat permettra aux spectateurs de s’exprimer. Comment se sentent-ils dans une société où la compétition est omniprésente.
Un jeu sur les émotions sera aussi proposé. Le but ? Se mettre à la place de l’autre et mettre en lumière ce qui se cache derrière le “C’est pour rire”.

Ce 27 mai, une partie du groupe participera à la fête des ateliers. Une très bonne opportunité de tester pour la première fois les scènes devant un public bienveillant avant le grand saut dans leur école.