Echauffements, exercices.

  • Massage sur soi, de haut en bas, avec un son. On se frotte énergiquement !
  • Duo guide-aveugle : on guide son partenaire qui a les yeux fermés en maintenant un contact physique (par les épaules par exemple). On diminue le contact à mesure que l’on sent son partenaire en confiance dans l’espace et dans sa démarche.
    Variante : même exercice juste avec la voix, murmurée à l’oreille.
    Autre variante : on définit 4 mots ou sons pour désigner “droite, gauche, avant, arrière”, éloignés du sens (accordéon pour droite, groum pour gauche par exemple).
    Travail sur la concentration, l’écoute, l’éveil des sens et la conscience de l’espace.
  • En cercle : chacun son tour vient au centre pour faire un son et un geste qui seront repris en choeur par le groupe.
    Variante : un devant, les autres en lignes lui font face.
    Variante en deux lignes face à face : le premier s’avance et passe, transmet la combinaison son et mouvement à celui qui se trouve en face de lui. Les deux se retrouvent ensemble au milieu des deux lignes et effectuent ensemble la même combinaison. Le premier regagne sa place. Le second garde cette combinaison un petit moment avant de l’amplifier, se tourne vers la prochaine personne qui le rejoint au centre, et ainsi de suite.
  • 1,2,3 Soleil : variante du jeu bien connu, de façon théâtralisé, en mime. Le gardien donne une action que les joueurs doivent représenter en s’immobilisant.
    (“Escargot 1, 2, 3 !” par exemple)

    Création :

Le groupe a choisi de travailler sur le thème de l’immigration. Plutôt que de tenter intellectuellement de définir ce que les participants souhaitent en dire, nous utiliserons le sensible en travaillant à partir de mots et d’images.
1e étape : Sculpture à partir des mots clés qui ressortent de la première discussion : on modèle une image, une représentation avec des corps vivants mais immobiles. L’image peut être réaliste, symbolique, poétique : l’essentiel est que les sculpteurs la ressentent comme juste. Les mots choisis pour l’instant seront : - départ (immigration) et intégration
On proposera de diviser le groupe en deux parties pour avoir plus de corps à “disposition” dans les images. Selon le temps imparti, plusieurs sculpteurs peuvent faire leur image.
Les sculpteurs ne doivent pas oublier leur propre rôle dans l’image et s’intègrent dans la situation.
Note : Après chaque phase, l’animateur encourage les participants à faire des remarques objectives puis subjectives des images afin de mettre en valeur leur richesse et leurs particularités.
2e étape : l’image des images : il s’agit de recréer un “condensé” de toutes les représentations pour chaque terme qui met globalement tout le monde d’accord, afin d’avoir une base commune.
3e étape : à partir de l’image des images, construire l’image idéal pour chaque thème. On modifie directement les sculptures (appelé aussi : la techniques des 3 souhaits) : si le sculpteur pouvait faire trois modifications dans l’image, qu’irait-il changer ?
L’animateur attirera l’attention sur les positions des corps les uns par rapport aux autres, dans l’espace, les niveaux de hauteur, les ouvertures ou fermetures dans les attitudes, les expressions des visages, les directions des regards et des bustes, les niveaux de tension corporelle, etc...
Qu’est ce qui a changé après ces modifications ?
Grace à ces deux images, on peut commencer à entrevoir les décalages entre réalité et désir, et révéler ainsi en partie certains aspects enfouis de notre perception... Quels conflits ? Quelles douleurs ? Quelles réussites ? Quelles difficultés ? Quels sont les noeuds des situations, les personnages centraux, les situations récurrentes ?
4e étape : pour chaque thème, on a obtenu deux images qui chacune doivent faire, si pas l’unanimité , au moins consensus : l’image “réelle” et l’image “idéale”.
La suite du travail va consister maintenant à explorer les voies qui mènent de l’une à l’autre.
“Monologue intérieur” :
Chaque comédien dans son image se met à dire tout ce qui lui passe par la tête : le but est de libérer la parole et les pensées de son personnage. Tous parlent en même temps. L’animateur est attentif et peut demander à certains personnages de continuer seuls leur monologue s’il estime que l’improvisation est particulièrement révélatrice de la situation et peut nourrir le débat et les constructions qui vont suivre.
“Mouvements lents”
Empli de ce que le monologue a appris à chacun sur les intentions de son personnage, chacun se met lentement à bouger pour tenter d’atteindre l’état de l’image idéal.
En fonction du temps, nous commencerons à analyser quels déplacements et quels ont été les éléments indispensables au "changement".

Note : même si toutes ces phases de travail ne sont pas utilisées telles qu’elles dans la construction du spectacle en lui-même, toutes ces techniques sont fort utiles en ce qu’elles révèlent des aspects indispensables à la construction des personnages et du canevas.

Bilan et questions

Même si cela demande énormément de confiance, il est important que le travail se fasse dans la concentration et ne soit pas interrompu par des questions. Tout d’abord parce que, souvent, les réponses se présentent sous peu dans la pratique. Et ensuite parce que faire soi-même ses propres découvertes est toujours beaucoup plus enrichissant !
Enfin, l’animateur ne dispose pas de LA réponse juste et unique : le travail de la création collective est de réfléchir ensemble sur des thématiques qui sont communes au groupe.