Une sélection de nos exercices préférés !

Table des matières
Exercices - Jeux pour le théâtre



Jeux de concentration et d’écoute en duo

Exercices Participants Espace Durée Age
L’hypnose colombienne 2 . . 8 ans
Le jeu du miroir 2 . . .
Le combats des sorciers 2 . . 8 ans
Le marionnettiste 2 .  ? 8 ans
Duo guide-aveugle 2 .  ? 8 ans



  • L’hypnose colombienne :


    Une personne lève la paume d’une de ses mains ; à compter de cet instant, son compagnon y plante son regard et y accorde son visage de façon à y maintenir toujours la même distance et inclinaison. Le guide entame des mouvements lents, ce qui a pour effet de déplacer dans tout l’espace le corps de son partenaire, du haut vers le bas, vers la gauche, en tournant sur lui-même… avec toujours comme point de départ le visage. Cet exercice permet de développer l’écoute mutuelle : des limites de l’autre, de ses capacités physiques (souplesse, endurance…) et de sa concentration, et de mesurer en soi la présence corporelle et mentale nécessaire pour être tout entier à l’exercice.
    On peut également utiliser une autre partie du corps pour diriger son partenaire : l’épaule, le pied, le visage...

  • Le jeu du miroir :


    C’est un jeu qui comporte de nombreuses étapes et variantes. La plus aisée, que l’on conseille comme premier pas, met deux partenaires face à face. L’un agit et l’autre doit suivre et reproduire ses gestes au plus précis comme s’il était effectivement son reflet. Le but est de respecter les limites du corps de son partenaire : ne pas aller trop vite, ne pas lui faire faire de mouvements douloureux, etc... On établit ainsi une relation d’écoute privilégiée, une concentration et un silence de qualité.
    La difficulté de cet exercice est principalement de ne pas réfléchir à ce qu’il faut faire. Mais d’explorer l’improvisation corporelle, en se laissant entraîner par ce que l’on vit et comment cela répond dans notre propre corps.

  • Le combats des sorciers :


    C’est un jeu plutôt physique, qui demande une grande écoute et une réelle attention à la relation. De façon graduelle, chaque adversaire envoie, à distance et sans le toucher, une impulsion à un endroit précis du corps de l’autre. L’autre doit réagir en fonction de la force et de l‘intention. On peut commencer par des très petits mouvements, type pichenette, et si le langage échangé est bien compris, on augmente la difficulté. Le combat peut aller jusqu’à s’envoyer des toiles d’araignée, sortir un bazooka et cracher des boules de feux sur son adversaire !

  • Le marionnettiste :


    Ce jeu ressemble au combat des sorciers : sans parler, la personne qui manipule la marionnette élabore un code visuel pour faire comprendre quelle partie du corps il actionne. Plusieurs variantes apparaissent spontanément, selon l’imaginaire des manipulateurs : marionnette à fil, à baguette, souple ou très rigide, voire mécanique, lente ou ultra-rapide, sans expression du visage, ou au contraire le visage lui-même devient articulé...

  • Duo guide-aveugle :


    on guide son partenaire qui a les yeux fermés en maintenant un contact physique (par les épaules par exemple). On diminue le contact à mesure que l’on sent son partenaire en confiance dans l’espace et dans sa démarche.
    Variante : même exercice juste avec la voix, murmurée à l’oreille.
    Autre variante : on définit 4 mots ou sons pour désigner “droite, gauche, avant, arrière”, éloignés du sens (accordéon pour droite, groum pour gauche par exemple). Travail sur la concentration, l’écoute, l’éveil des sens et la conscience de l’espace.


Moments collectifs : pour se préparer au jeu...

Exercices Participants Espace Durée Age
La douche . . . .
Le passage d’énergie . . . .
Les cris . . . .
Son et mouvement . . . .
Le jeu du grommelot . . . .
L’exploration des démarches . . . .
La chasse au trésor . . . .
Raconte-moi mon histoire . . . .
Le jeu de la bouteille ivre . . . .
Qu’est-ce que tu fais ? . . . .
Le monstre . . . .





  • La douche :

    Une bonne “mise en jambes”. On commence par frictionner énergiquement ses bras, en descendant le long du corps jusqu’aux pieds. On peut également faire des petites tapes sur les joues, le torse, le ventre et le dos, sautiller pour mettre en mouvement les articulations des genoux et des chevilles. On peut sonoriser en même temps que l’on bouge, ce qui permet de chauffer la voix tout en relâchant le corps. Travailler l’équilibre, en passant d’un pied sur l’autre, et en secouant le pied levé. Échauffer la nuque, en la faisant tourner. Et finir en s’étirant et en baîllant.

  • Le passage d’énergie :

    En cercle, une première personne regarde celle d’à côté, établit le contact visuel, et frappe dans ses mains de façon énergique en disant son prénom. Le claquement de main circule de personne à personne. On essaie de maintenir un rythme constant.
    Au fur et à mesure, on peut complexifier le jeu pour créer la surprise et renforcer la concentration : par exemple, l’énergie change de sens, et peut être envoyée à n’importe qui dans le cercle. Autre possibilité, une personne lève ses mains comme un bouclier en émettant un son défini (chez nous, “boïng”), et l’énergie est alors renvoyée à la personne qui doit choisir quelqu’un d’autre. Ou encore, le “freak out”, littéralement, faites sortir le monstre qui est en vous ! A ce cri, tout le monde change de place, en chantant, dansant, criant, sautant ! Et reconstitue le cercle au plus vite. C’est celui ou celle qui lance le “freak out” qui recommence à passer l’énergie.
    Parmi les autres variantes que l’on utilise, il y a le “Tour !”, la personne doit tourner sur elle-même avant de renvoyer l’énergie, le “Coule !”, la personne descend sur ses genoux en se bouchant le nez, le “Banzaï”, la personne mime un kamizaze an avion en train de s’écraser, bref, autant d’idées qu’on le souhaite...

  • Les cris :

    Rien de tel qu’une bonne séance de hurlements pour dégeler l’atmosphère ! Chaque personne passe un cri à son voisin, d’abord juste pour porter la voix, sans réfléchir, sans intention particulière. Puis on y ajoute une émotion, la peur, la colère, la joie, la tristesse.
    Une excellente manière de se défouler, en même temps que de partager une expérience libératrice, surprenante, qui permet de connecter avec ses émotions l’espace d’un bref instant en passant rapidement d’un état à un autre. Un instant souvent extraordinaire, puisque l’on voit rarement les personnes (hors cadre familial ou intime) hurler de la sorte, et ça, ça crée de la confiance…

  • Son et mouvement :

    Il existe sous plusieurs formes, qui peuvent également s’enchaîner. La première se joue en cercle ; quelqu’un crée un mouvement accompagné d’un son, sans en chercher le sens, et le passe à son voisin, qui le reproduit à l’identique. La combinaison fait le tour, et revient à son créateur qui le refait une dernière fois pour clore le cercle. Puis son voisin invente à son tour sa propre création.

  • Le jeu du grommelot :

    Ce jeu révèle des talents cachés, et se rapproche du son et mouvement. Le groupe se place en cercle : chacun cherche à s’exprimer avec des sons et des gestes sans employer de langues connues. Une première personne s’adresse à quelqu’un en établissant le contact visuel. Cette personne répète, ce qu’elle a compris, retenu, ressenti, toujours en regardant l’autre dans les yeux. Cette phase est très importante, car répéter permet de ne pas être dans la réflexion, ni dans l’anticipation de sa propre expression. Puis, cette même personne s’adresse à une autre en lui “disant” autre chose, que l’autre lui répète, et ainsi de suite.
    Basé sur de l’improvisation rapide, chacun y révèle des aspects particuliers, des rythmes internes, des sonorités, des émotions.

  • L’exploration des démarches :

    Très utile pour la création de personnages par exemple. On marche dans l’espace, en modifiant l’appui des pieds (sur la pointe, sur la tranche intérieure ou extérieur, sur les talons), l’inclinaison du bassin, la position de la nuque, des épaules, etc... On peut pour chaque étape constater ensemble les “caractères” qui accompagnent chaque démarche : telle position des pieds crée un personnage dépressif, les épaules comme cela font une aristocrate, etc...

  • La chasse au trésor :

    Un jeu où le groupe est divisé en deux équipes, dont chacune doit guider une personne qui a les yeux bandés à la voix. Chaque équipe tente d’amener son aveugle à trouver un objet qui aura été disposé au préalable dans la pièce.

  • Raconte moi mon histoire :

    Une personne raconte une histoire vraie que les autres jouent en simultané. Ce jeu a l’avantage de mettre tout le monde en position d’acteurs, même celui qui raconte, puisqu’il devient alors conteur. Les autres comprennent les faits en les vivant physiquement, et cela met en évidence le décalage fréquent entre ce que l’on croit dire clairement et ce que les autres comprennent.

  • Le jeu de la bouteille ivre :

    Jeu de confiance et de lâcher prise. Une personne qui a les yeux fermés, se place au centre d’un cercle très rapproché. Elle doit se laisser tomber tout en gardant ses pieds au centre. Les autres la rattrapent par les épaules, le torse, les hanches, et la réorientent vers un autre endroit du cercle. La personne au centre doit maintenir son corps dans une position suffisamment rigide, raide, afin de conserver le déséquilibre.

  • Qu’est-ce que tu fais ? :

    Une personne se met au centre du cercle et mime une action concrète, si possible avec un son (du type, faire la vaisselle). Une autre la rejoint, copie son mouvement et lui demande ‘qu’est-ce que tu fais ?”. L’autre lui répond quelque chose de complètement décalé, sans réfléchir (du type “je danse la valse”), et la deuxième personne transforme lentement le premier mouvement pour qu’il corresponde à ce qu’on vient de lui dire. La première personne se retire, et c’est au tour d’une nouvelle personne d’entrer dans le cercle. à qui on répondra à nouveau autre chose que ce que la personne a l’air de faire. En jouant sur l’absurde, ce jeu permet de travailler le mime et même temps que l’improvisation verbale.

  • Le monstre :

    C’est un bon exercice pour développer l’improvisation verbale et rentrer dans le travail des émotions. En cercle, une première personne se tourne vers son voisin, l’air effrayé, et tente de le convaincre qu’il y a un horrible monstre derrière lui. Celui-ci ne le croit pas, évidemment, ce qui oblige la première personne à redoubler d’inventivité ou de peur pour sauver la peau de son copain. Celui-ci, sentant malgré tout la panique monter, finit par se retourner, découvre le monstre, hurle et bondit, exprime sa peur, et les deux personnes recommencent le jeu avec la personne suivante. Quand la troisième s’est retournée, la première se retire, de sorte que l’on est toujours deux à jouer ensemble, avec une troisième personne.
    Selon le nombre de personnes, on peut enchaîner un deuxième tour. Avoir vu les inventions et réactions des autres nourrit la créativité, et le deuxième passage est souvent plus vivant, les émotions plus fortes, les mouvements plus grands, les arguments plus développés ou plus loufoques, et l’on atteint vite le burlesque.


Massages et autres outils de prise de conscience du corps

Les massages sont une excellente façon de commencer ou de terminer un atelier, selon le type de mouvements et de dynamique.

Exercices Participants Espace Durée Age
Le massage en percussion . . . .
Le massage au sol . . . .





  • Le massage en percussion :

    Il se fait par deux. La personne “tambourine” les poings fermés, en demandant à sa/son partenaire si la pression est trop forte ou pas assez. On commence par les épaules, en descendant le long de la colonne, sans oublier la nuque, les bras. On termine par un balayage dynamique, les mains ouvertes, du haut vers le bas et de l’intérieur vers l’extérieur, comme pour enlever la poussière du tissu.

  • Le massage au sol :

    La moitié du groupe s’allonge de préférence sur des matelas ou des tapis afin de ne pas avoir froid, les yeux fermés. L’autre partie va prendre en charge chacun une personne, aux pieds de laquelle il, elle va se placer. Délicatement, on va soulever les pieds, et l’autre personne devra alors abandonner complètement le poids de ses membres dans les mains de son partenaire. On secoue légèrement les pieds, en les laissant retomber au sol de quelques centimètres pour vérifier que la personne est réellement relâchée. Puis on va saisir le genou, et faire plier la jambe, effectuer des rotations, manipuler le membre sans que l’autre personne n’intervienne. On repose la jambe et l’on reproduit la même démarche avec l’autre jambe. Toujours avec le plus de délicatesse possible, on saisit le bassin à deux mains, et on le fait bouger pour sentir le fonctionnement des articulations, des os, et on remonte doucement aux épaules. On fait avec chaque bras ce que l’on a fait avec les jambes, et on se place au sommet du crâne. En plaçant ses deux mains en coupe, les doigts entremêlés et les pouces vers le haut, on les glisse sous la nuque, vers le bas du crâne, pour soulever le poids de la tête. Avec précaution, on la fait tourner de droite à gauche, de haut en bas, en sentant les mouvements possibles, avant de la reposer au sol. La personne au sol, sans ouvrir les yeux, prend le temps de se relever, en se mettant d’abord sur le côté, puis à genoux, et en remontant doucement en prêtant attention à dérouler la colonne vertébrale. Une fois debout, elle ouvre les yeux.
    Ce type de relaxation demande un certain temps, entre 15 à 30 minutes pour que les deux personnes aient échangé. Mais surtout, une grande confiance, car il s’agit de s’abandonner les yeux fermés en se relâchant complètement, tout en restant extrêmement attentifs. Cela permet de sentir ses membres d’une façon particulière, puisque nous portons sans arrêt notre poids nous-même. C’est également physique pour la personne qui effectue la manipulation, car un corps sans intention est un poids mort, et pèse plutôt lourd. On doit alors trouver des façons de soulever, avec les genoux, et de se déplacer autour de l’autre sans se faire violence. Cela permet également de développer une connaissance et une compréhension de l’anatomie, du fonctionnement du squelette et des différentes parties qui nous constituent .


Techniques de théâtre-image et forum, inspirées du Théâtre de l’Opprimé

Exercices Participants Espace Durée Age
La sculpture d’image . . . .
Le jeu de la statue collective . . . .





  • La sculpture d’image :

    Elle permet d’atteindre le langage du corps, de l’émotion, de l’inconscient, des préjugés, bref, de tout ce que nos mots sont incapables d’exprimer. Ce type de communication non-verbale n’est pas aisée, elle demande de la pratique, de la confiance, et surtout, elle demande que l’on débranche son cerveau et ses mauvaises habitudes de tout juger, de tout vouloir comprendre, de tout vouloir analyser.
    Il est plus facile de commencer sur un thème simple, afin de simplement comprendre comment fonctionne la sculpture.

Prenons l’exemple du thème des métiers. Le groupe se divise en deux, un groupe de sculpteurs, un autre qui servira donc de base, de “matière” à sculpter. Sans dire quel métier elle a choisi, la personne procède par manipulation des membres pour créer l’image qui lui convient. L’expression du visage doit être définie ; le sculpteur peut utiliser la technique du miroir pour montrer avec ses propres expressions celles qu’il souhaite voir sur le visage de sa statue. Il est important de résister à la tentation de parler : d’expliquer à sa statue ce qu’elle est, ou que la statue qui croit avoir compris, anticipe sur les désirs du sculpteur.
Une fois chaque sculpture achevée, on peut les placer en galerie, les unes à côté des autres. Chaque statue peut devenir matière à discussion, en laissant le sculpteur lui-même s’exprimer en dernier, pour ne pas influencer les impressions. Après avoir entendu les propositions, le sculpteur peut modifier quelques éléments de son image afin de préciser son idée.

Ne pas utiliser la parole met en évidence des réflexes inconscients : par exemple, un sculpteur avait créé l’image d’un policier d’après ses propres représentations. Le public y voyait un policier, mais aussi un instituteur, un videur de boîte de nuit et un curé. En creusant les arguments, l’assistance disait voir dans l’attitude physique, la posture, l’expression du visage, une autorité, une violence, un pouvoir arbitraire, une assurance, qui renvoyaient chacun à son expérience personnelle vis-à-vis de ces différentes figures.

Description en situation de cet exercice : "Une première séance d’atelier". Avec des prolongations et variantes possibles.

  • Le jeu de la statue collective :

    Par petit groupe de deux ou trois, une première personne se met dans une position et se fige, immobile. Une deuxième, qui peut tourner autour de la statue, imagine comment il peut s’ajouter pour enrichir l’action proposée, puis s’intègre. S’il y’a une troisième personne, elle applique le même raisonnement, et une fois intégré c’est la première personne qui se libère et doit ainsi recréer une image à partir de ce que les autres ont ajouté.

Cet exercice est particulièrement difficile : il met en jeu une forme d’intelligence active, à savoir la capacité que nous avons à comprendre des signes, à les interpréter puis à imaginer une suite logique. Mais également une forme d’intelligence qui fait appel au ressenti, au langage non-verbal, aux gestes inconscients que l’on produit et qui, à notre insu, racontent une histoire.
Ainsi, je m’allonge au sol, sans avoir une idée précise en tête. Est-ce que je dors ? Si l’autre prend ma main comme pour m’aider à me relever, je deviens alors une personne à secourir. Si une troisième pose sa main sur l’épaule de celui qui m’aide, comme pour le calmer, alors celui-ci devient celui qui m’a mis à terre, et non plus mon sauveur ! Et de fil en aiguille, on construit une histoire collective, sans avoir eu la moindre concertation au préalable.